Michèle Alliot-Marie dit craindre un terrorisme "d'extrême gauche"
AP | 10.02.2008 | 22:32
La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a exprimé dimanche soir ses craintes de voir resurgir un terrorisme "d'extrême gauche" à côté des terrorismes d'"Al-Qaïda", d'"ETA" et de "Corse".
"Chaque semaine, je fais une rencontre avec tous les responsables de la lutte antiterroriste en France à mon cabinet, pour suivre avec eux les différentes formes du terrorisme islamique, du terrorisme de l'ETA, du terrorisme corse, et du risque terroriste d'extrême gauche", a-t-elle expliqué lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
"Un certain nombre de groupuscules d'extrême gauche", qui "il y a quelques mois se contentaient d'invectives ou de provocations sont ensuite passés à des cocktails molotov", a-t-elle dit, précisant qu'elle les reliait à l'extrême gauche "par leurs déclarations, par les papiers qu'ils portent avec eux".
"Nous les avons vus au moment des mouvements dans les universités", et "tout récemment, nous avons fait deux arrestations". Ces interpellations, "l'une était le 14 janvier, l'autre le 16 janvier si je ne me trompe, nous ont permis d'arrêter des gens qui étaient en possession de matériels, de produits qui peuvent servir à faire des bombes et sur la dernière arrestation, nous avons trouvé dans la voiture des manuels pour fabriquer des bombes", des "plans", a précisé la ministre de l'Intérieur.
"Dans notre histoire française ou européenne, chaque fois que les partis extrêmes (...) sont considérablement affaiblis, nous voyons se créer des groupuscules beaucoup plus radicaux, et qui dans un certain nombre de cas sont passés à l'acte", a-t-elle ajouté. "Nous l'avons vu avec les Brigades rouges" ou "avec un certain nombre de mouvements"
"C'est quelque chose que je crains parce que la situation redevient celle-là", a-t-elle affirmé. "Et malheureusement, ce que je constate aujourd'hui, c'est que la réalité est en train de me donner raison".
Interrogée sur la menace terroriste en France, Michèle Alliot-Marie a estimé que "depuis plusieurs années, nous sommes" une "cible du terrorisme" et "sommes menacés", "pas plus", "pas moins" que d'autres.
"Depuis quelques mois", a-t-elle cependant observé, "nous voyons qu'Al-Qaïda s'est réorganisé un peu différemment". "Quand je vois ce qui s'est passé en Afghanistan", l'assassinat de Benazir Bhutto au Pakistan, les attentats en Algérie, "l'assassinat de nos compatriotes en Mauritanie, tout ceci me fait penser qu'effectivement, il faut faire très attention, parce qu'il y a une sorte d'activisme", a-t-elle dit. AP
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