Ce texte est la conclusion d'une étude réalisée par M Noureddine el Karati historien, habitant de Tremblay en France, il me l'a remise, elle contribue à la réflexion sur
l'avenir du PCF et de la
gauche
Les refondateurs existent depuis 1989, mais à les interroger sur leur fondation dans le cadre d’une histoire orale, ils insistent tous sur la rupture de 1991, date de la rationalisation .du
groupe et de la création de la revue « Futurs ». Ils insistent tous sur le groupe « Refondations » crée par Charles Fiterman au mois d’avril 1991. Au moment de la création de
« Refondations » : l’URSS avait cessé d’exister, et le PS lui-même sortait très divisé du congrès de Rennes. Une crise politique affectait la gauche toute entière, crise des
références, des objectifs et des pratiques politiques. Le communisme politique, avec la disparition de l’Union Soviétique était mort. Refondations était un espace de rencontres, d’échanges et de
débats d’idées. C’est dans le cadre de Refondations qu’est née le mouvement des refondateurs communistes .On peut dire que ce groupe de 1991 se détache quelques peu de Charles Fiterman tout en
restant sur une idée maitresse commune aux premiers refondateurs et à Charles Fiterman : refonder le communisme. Encore aujourd’hui, Pierre Zarka pense qu’entre 1989 et 1991, les prémisses
du mouvement des refondateurs sont dans la bataille politique entre Charles Fiterman et Georges Marchais. La création du groupe « futurs » est un moment clé en 1991 est un moment clé où
Charles Fiterman joue un rôle mineur. Pierre Zarka, qui a été le collaborateur de Charles Fiterman entendait souvent cette phrase : « il faut mettre l’homme au centre », tandis
que Guy Hermier croyait dés 1989 en un pôle de radicalité .C’est le groupe autour de Guy Hermier qui crée la revue « futurs ». Mais on ne peut gommer la grande influence de Charles
Fiterman sur la naissance du mouvement des refondateurs .Jusqu’en 1994,il se bat pour la tenue d’Assises communistes et la création d’un nouveau parti .Il est vrai que les idées de Charles
Fiterman sont imprégnées d’humanisme, tandis que la revue « Futurs » est dans sa genèse marquée par la pensée radicale .
Mais on peut dire que jusqu’en 1994-1995, la revue « Futurs » est une revue culturelle de refondation du communisme. A parti de 1996, on y développe des concepts plus politique comme le
pôle de radicalité ou la question des découchés politiques du mouvement social . Entre 1991et 2000, les refondateurs parlent très peu d’eux dans la revue « futurs ». C’est que pendant
toute cette période, les refondateurs sont avant tout des intellectuels, et même les élus refondateurs se forment au néo-communisme du 21e siècle.
Martigues en l’an 2000 est une césure, pour ne pas dire une blessure où le groupe éclate. C’est paradoxalement le groupe des intellectuels qui acceptent la mutation et le nouveau Parti Communiste
prôné par Robert Hue, tandis que les élus pensent que le gain est culturel et non politique.
A partir de 2000, le groupe des refondateurs n’existe plus, la revue « futurs » cesse de paraître. Entre 2000 et 2005, le groupe des anciens refondateurs existent comme une
nébuleuse. Ils interviennent ponctuellement dans le débat d’idées, insistant sur la nécessité de luter contre les idées libérales et ouvrir un espace politique à gauche de la gauche.
La naissance de Communisme en mouvement et de communistes unitaires, respectivement en 2005 et 2007, ouvre un nouvel espace aux communistes refondateurs. Un espace plus politique, marqué par le
conflit avec la direction. Car dans le site communisme en mouvement, on parle davantage politique que dans l’ancienne revue « futurs » . Sans aucun doute 2007 et l’élection de
Nicolas Sarkozy marque une rupture fondamentale dans l’histoire des refondateurs. Désormais le politique a pris le pas sur l’intellectuel. Mais fondamentalement, le groupe des refondateurs
est avant tout une culture de redéfinition du communisme. Il manque une théorie de l’organisation du communisme politique. Les travaux remarquables de Roger Martelli butent sur cette
question. Au crédit des refondateurs on soulignera qu’ils ont apporté un espoir politique et culturel face au désarroi militant un imaginaire de changement dans un vieux Parti, une véritable
« régénération » du PCF par le langage.
Alors qu’est ce que le communisme ?
Pour notre part nous croyons en un humanisme communiste ou humanisme radical face à inhumanité de la société capitaliste. Nous le voyons dans le jeune Marx des manuscrits de 1844, inspiré
par Kant et Fichte ou Feuerbach ,qui fait de la théorie de l’aliénation le pivot central du communisme. Le Karl Marx du Capital est inversé, sa théorie de la pratique nous a conduit vers le parti
guide. C’est le libre développement de chacun qui est la condition du libre développement de tous, et non l’inverse comme le croit Marx. Althusser distingue dans l’œuvre de Marx une période de
jeunesse, humaniste et idéaliste dans laquelle les hommes sont conçus comme sujets libres et autonomes .Vieux débat dirons certains ,mais qui est d’une ardente actualité.
Merleau Ponty et même Sartre rappellent sans cesse que l’humain est « subjectivité »engagée dans l’histoire. Dés lors changer la société n’équivaut pas à administrer
des « masses », mais à construire des pratiques de subjectivées solidaires où le sens et la valeur se récréent sans cesse. La crise du PCF est au fond que ce parti ne croit pas ou ne
croit plus en l’homme ,or l’humanisme communiste est cette philosophie qui fait de l’homme un agent en possession de capacités intellectuels potentiellement illimitées .
En histoire, le PCF doit concevoir une histoire immédiate et encourager l’histoire à court terme, voire la socio-histoire. Car le communisme est l’analyse concrète des choses immédiates.
L’histoire ne peut être celle des congrès, mais une analyse rapide de la chose politique. En histoire, les chercheurs communistes doivent aborder l’histoire immédiate, la période
contemporaine la plus proche. Bref un communisme à, usage immédiat.
Cette étude tente de rompre avec l’historiographie communiste classique. Le temps court, l’histoire événementielle, l’histoire politique sont des éléments du renouveau communiste. Nous croyons
que c’est l’histoire du temps présent qui est le véritable enjeu de classe.
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noureddine elkarati 01/01/2008 01:28
noureddine elkarati 30/12/2007 19:44
citoyen 30/12/2007 14:50
noureddine elkarati 28/12/2007 21:02