Sous prétexte d'équité, le Président de la République fait une priorité de la suppression des régimes "spéciaux" de retraite qui créeraient une injustice insupportable entre les français. Qu'en est-il ?
Depuis la réforme de 2004, les retraites de la fonction publique ont été alignées sur celles du secteur privé, en exigeant 40 annuités de cotisation pour tout le monde.
Restent aujourd'hui les régimes dits spéciaux qui "bénéficient" d'un traitement particulier lié à des conditions de travail et de pénibilité, de continuité du service public. Mais pourquoi ne pas avancer l’âge de la retraite pour les métiers les plus pénibles du privé ?
Qu'il y ait matière à débattre, à aménager, chacun en convient, les syndicats en tout premier lieu.
Mais il faut tout prendre en considération, tenir compte des situations particulières. L'équité suppose la justice et non une égalité d'apparence.
C'est si vrai qu'après la grève du 18 octobre, les conducteurs de train ont obtenu le maintien de conditions dérogatoires, respectant la spécificité de leurs emplois.
En réalité, le but de la réforme est bien plutôt de faire travailler plus longtemps pour toucher moins, car il sera de plus en plus difficile d'avoir les fameuses 40 annuités pour toucher une retraite complète, d'autant que la suite est déjà annoncée: passer à 41 voire à 42.
C'est donc bien tout le problème des retraites qui est posé, et la volonté résolue de casser un système basée sur la répartition entre actifs et retraités et la solidarité des générations pour laisser la place au traitement individuel par le biais des fonds de pension. Tout comme pour la Sécurité sociale que l'on veut livrer de plus en plus aux assurances complémentaires privées. Il y a tellement de profits à faire pour les compagnies d'assurance!!!
Tel est l'enjeu, et cela nous concerne que l'on soit du privé ou du public, salarié ou retraité. C'est donc pour chacun d'entre nous que l'action du 14 et du 20 novembre sera déterminante !
L'objectif et l'intérêt du pouvoir est donc de casser les solidarités, les convergences et de diviser, d'opposer toutes les catégories entre elles et de réserver les cadeaux aux plus riches. L'une des premières mesures du Président Sarkozy était d'octroyer 15 milliards d'allègements fiscaux supplémentaires aux plus grandes fortunes, réservant les sacrifices aux plus modestes.
L'économie va mal, le Premier Ministre a même parlé de faillite !
Peut-on penser que supprimer des avantages à des salariés qui ne représentent que 5% de l'ensemble est de nature à améliorer la vie quotidienne du plus grand nombre ?
Car ce qui est le quotidien de beaucoup ce sont les difficultés à vivre et la revendication légitime est à l'augmentation du pouvoir d'achat des salaires et…des retraites.
Pour ce faire, il y a nécessité de résister, de lutter, de développer les solidarités entre toutes les victimes de cette politique et de proposer d’autres perspectives.
C'est ce que craint par dessus tout Sarkozy qui s'agite en tout sens, par l'ouverture et la division, pour empêcher toute convergence des revendications et des luttes.
Et c'est donc bien dans ce sens qu'il faut aller, TOUS ENSEMBLE, OUI !
Les élus du Groupe Communiste et Citoyen du Conseil Général de Seine-Saint-Denis:
Florence Haye, Nelly Roland Iriberry, Stéphane Gatignon, Ronan Kerrest, Pierre Laporte, Didier Paillard
Groupe Communiste et Citoyen pour une Alternative à Gauche.
Alain Michaud 14/11/2007 21:51